Inhalation direct ou indirect : quelle façon de vapoter choisir selon votre profil

Inhalation direct ou indirect : quelle façon de vapoter choisir selon votre profil

Quand on débute la vape (ou qu’on veut simplement optimiser son setup), une question revient toujours : inhalation directe ou indirecte ? En gros, faut-il « tirer » comme sur une cigarette classique ou « aspirer » comme sur une chicha ?

Les deux techniques n’offrent pas du tout les mêmes sensations, ni les mêmes besoins en matériel. Et surtout : l’une sera plus adaptée que l’autre selon votre profil, votre passé de fumeur, votre usage du CBD ou de la nicotine, et votre façon de vapoter au quotidien.

On va donc décortiquer les deux types d’inhalation, sans jargon inutile, et voir concrètement laquelle a le plus de chances de vous convenir.

Inhalation indirecte (MTL) : comme une cigarette classique

L’inhalation indirecte, qu’on appelle aussi MTL (Mouth To Lung), c’est la façon de fumer d’une cigarette traditionnelle :

  • vous aspirez la vapeur dans la bouche,
  • vous gardez un court instant,
  • puis vous avalez (inspirez) vers les poumons.

C’est la méthode la plus proche du geste du fumeur. On retrouve une sensation de tirage serré, avec une petite résistance à l’aspiration, comme sur un filtre de clope.

Concrètement, c’est le type d’inhalation :

  • qui favorise les bouffées plus courtes,
  • qui consomme moins de liquide,
  • qui envoie moins de vapeur,
  • mais qui peut être très efficace pour la nicotine… et le CBD.

Inhalation directe (DL) : comme une chicha

L’inhalation directe, ou DL (Direct Lung), est différente :

  • vous aspirez la vapeur directement dans les poumons,
  • un peu comme quand on respire profondément, sans passer par l’étape « vapeur en bouche ».

Le tirage est beaucoup plus ouvert. On a souvent l’impression d’aspirer « à vide » par rapport à une cigarette classique. En échange, on produit :

  • beaucoup plus de vapeur,
  • une sensation en gorge plus douce (si le dosage est adapté),
  • un style de vape plus « loisir » que « substitution » pour certains profils.

C’est ce qu’on retrouve sur les grosses machines à vapeur, les gros nuages, la vape plus récréative, parfois couplée à des e-liquides fruités très aromatiques.

Quel type de tirage pour quel profil de vapoteur ?

Avant de parler watts, résistances et airflow, le plus simple est de partir de votre profil actuel.

Posez-vous ces questions :

  • Fumez-vous (ou fumiez-vous) des cigarettes classiques ?
  • Souhaitez-vous surtout arrêter ou réduire le tabac, ou faire de gros nuages pour le plaisir ?
  • Êtes-vous sensible à la nicotine ou au hit (picotement en gorge) ?
  • Vapez-vous du CBD pour vous détendre, gérer le stress, la douleur… ?

En fonction de vos réponses, la balance penche généralement vers l’un ou l’autre.

Quand privilégier l’inhalation indirecte (MTL) ?

L’inhalation indirecte est souvent la plus pertinente si :

  • vous étiez fumeur régulier de cigarettes,
  • vous cherchez un geste très proche de la clope,
  • vous utilisez des e-liquides nicotinés (surtout aux dosages moyens à élevés),
  • vous vapez du CBD pour vous apaiser sans produire des nuages énormes.

Pourquoi ? Parce que le MTL :

  • donne un hit plus marqué à dosage égal (nicotine ou CBD en PG élevé),
  • permet de vapoter à puissance modérée (moins chaud, moins agressif),
  • limite la consommation de liquide (et donc le budget),
  • reste discret : moins de vapeur, moins d’odeurs.

C’est généralement le mode d’inhalation que je recommande à :

  • un fumeur qui débute la vape,
  • quelqu’un qui veut un outil de sevrage avant tout,
  • les utilisateurs de sels de nicotine,
  • ceux qui vapent du CBD pour le soir, le stress, la douleur chronique, etc.

Quand privilégier l’inhalation directe (DL) ?

L’inhalation directe devient intéressante si :

  • vous êtes déjà à l’aise avec la vape,
  • vous cherchez de gros nuages et des saveurs intenses,
  • vous utilisez des e-liquides peu dosés en nicotine (ou sans nicotine),
  • vous aimez les bouffées longues et aériennes.

Avec la DL, on vapote généralement :

  • à plus haute puissance (plus de watts),
  • avec des résistances basses (subohm : < 1 ohm),
  • avec des liquides plus riches en glycérine végétale (VG) pour des gros nuages.

C’est la solution idéale si :

  • vous avez déjà diminué fortement la nicotine,
  • vous cherchez surtout le plaisir de vape et non le simple « shoot » nicotinique,
  • vous aimez les sessions de vape plus longues, confortables, type « chicha maison ».

Attention toutefois : sur du CBD, la DL peut être à manier avec prudence. De gros nuages à fort dosage peuvent augmenter le coût et parfois provoquer une somnolence ou une lourdeur si vous êtes sensible.

Comment adapter votre matériel à l’inhalation choisie ?

On ne fait pas la même chose avec un pod compact et un gros clearomiseur aérien. Pour éviter les déceptions, voici les grandes lignes.

Pour l’inhalation indirecte (MTL), privilégiez :

  • des résistances entre 0,8 et 1,8 ohm,
  • une puissance modérée (en général 8 à 15 W selon le matériel),
  • un airflow (arrivée d’air) plutôt fermé,
  • des drip-tips fins (embout buccal étroit),
  • des liquides avec plus de PG (50/50 ou 60/40 PG/VG).

Pour l’inhalation directe (DL), il faut plutôt :

  • des résistances basses (souvent entre 0,15 et 0,6 ohm),
  • des puissances plus élevées (souvent 30 à 80 W selon la résistance),
  • un airflow bien ouvert, parfois entièrement ouvert,
  • des drip-tips larges, type « wide bore »,
  • des liquides plus épais, riches en VG (70/30 ou plus).

Certains clearomiseurs ou pods sont « hybrides » et permettent de passer d’un mode à l’autre en changeant :

  • la résistance,
  • l’ouverture de l’airflow,
  • éventuellement le drip-tip.

Si vous hésitez encore entre MTL et DL, ce type de matériel polyvalent est souvent un bon point de départ.

Nicotine et CBD : quel type d’inhalation fonctionne le mieux ?

Côté nicotine, l’inhalation indirecte a deux gros avantages :

  • une meilleure efficacité à dosage raisonnable,
  • un hit plus présent sans devoir surdoser.

En MTL, on peut utiliser :

  • des taux classiques (6 à 16 mg/ml),
  • voire des sels de nicotine plus concentrés, avec un hit plus doux mais un effet rapide.

En DL, on descend généralement très bas :

  • 3 mg/ml, parfois 1,5 mg/ml,
  • voire 0 mg/ml si on veut juste le geste.

Avec des liquides très nicotinés en inhalation directe, vous risquez :

  • un hit trop fort,
  • des maux de tête,
  • des nausées si vous enchaînez les bouffées.

Pour le CBD, la logique est proche mais avec quelques nuances :

  • en MTL, on favorise souvent des dosages modérés, avec une vaporisation régulière sur la journée (gestion du stress, légère anxiété, petits douleurs),
  • en DL, il est préférable de rester sur des dosages plus faibles, car la quantité de vapeur inhalée par bouffée est plus importante.

Si vous utilisez des e-liquides CBD pour :

  • le soir, avant de dormir,
  • limitater les envies de fumer,
  • vous détendre au quotidien,

alors l’inhalation indirecte est souvent plus intéressante, à condition de choisir un dosage adapté et un liquide suffisamment fluide.

Et la santé dans tout ça : y a-t-il une méthode « plus saine » ?

À ce jour, les études disponibles ne montrent pas que l’inhalation directe ou indirecte, en soi, change radicalement le profil de risque, dès lors que :

  • le matériel est utilisé dans sa plage de puissance recommandée,
  • on ne fait pas surchauffer la résistance,
  • on utilise des e-liquides conformes, avec des taux de nicotine ou de CBD raisonnables.

Ce qui fait surtout la différence :

  • la quantité totale de liquide vapotée dans la journée,
  • la température de vape (trop chaud = pas bon pour les arômes ni pour les muqueuses),
  • la présence de substances discutables dans certains liquides (additifs, sucrants, etc.).

L’inhalation directe, en générant de gros nuages, peut pousser certains à vapoter plus par simple plaisir de la vapeur. Ce n’est pas « dramatique » en soi, mais si le liquide est très dosé en nicotine ou CBD, ça peut vite faire trop.

L’inhalation indirecte, plus proche de la cigarette, peut au contraire aider à limiter la quantité de bouffées mais avec une efficacité nicotinique plus élevée par bouffée. À chacun de trouver son équilibre.

Comment savoir si vous êtes plutôt MTL ou DL ?

Au-delà des grands principes, voici quelques signes simples :

Vous êtes probablement fait pour le MTL si :

  • vous trouvez les grandes entrées d’air « désagréables », trop aériennes,
  • vous toussez avec les gros nuages, même à faible nicotine,
  • vous aimez sentir une vraie résistance quand vous aspirez,
  • vous cherchez un geste très proche du tabac.

Vous serez peut-être plus à l’aise en DL si :

  • vous avez l’impression d’« étouffer » avec les tirages serrés,
  • vous ne supportez pas les liquides trop nicotinés,
  • vous adorez les saveurs fruitées, gourmandes, et les gros nuages,
  • vous vapez surtout chez vous, dans un contexte détente.

Dans beaucoup de cas, on finit d’ailleurs par combiner les deux :

  • MTL en journée, au travail, en déplacement,
  • DL le soir, chez soi, pour le plaisir et les saveurs.

Peut-on passer de l’inhalation indirecte à la directe (ou l’inverse) ?

Oui, et c’est même assez fréquent. Par exemple :

  • un fumeur débute en MTL pour se rapprocher de la cigarette,
  • au bout de quelques mois, il baisse la nicotine,
  • il teste un matériel plus aérien,
  • et se met progressivement au DL pour le confort et les saveurs.

À l’inverse, certains vapoteurs de gros nuages finissent par revenir à un style plus discret, soit pour réduire leur consommation, soit parce que la vape est devenue plus un outil de maintien qu’un loisir.

Pour changer de style, il faudra souvent :

  • adapter votre matériel (ou au minimum la résistance et l’airflow),
  • revoir le taux de nicotine ou de CBD,
  • ajuster votre façon de tirer : plus courte et plus serrée en MTL, plus longue et profonde en DL.

Quelques erreurs fréquentes à éviter

Peu importe le style choisi, certaines erreurs reviennent souvent chez les débutants :

  • utiliser un taux de nicotine trop élevé en DL et se dégoûter rapidement,
  • acheter un matériel très aérien alors qu’on cherche à imiter la cigarette,
  • ou au contraire forcer un tirage serré alors qu’on préfère respirer « à pleins poumons »,
  • ne pas respecter la plage de puissance conseillée pour la résistance,
  • vaper du CBD très dosé en mode « locomotive », avec somnolence et inconfort à la clé.

Si vous avez un doute, partez toujours sur :

  • un tirage légèrement plus serré si vous êtes ex-fumeur,
  • des dosages raisonnables (en nicotine comme en CBD),
  • et un matériel simple, évolutif, qui permet d’ajuster l’arrivée d’air.

Le but n’est pas de suivre la mode des gros nuages ou des pods minimalistes, mais de trouver la vape qui vous correspond, à vous, avec votre rythme, vos sensations et vos objectifs (arrêt du tabac, gestion du stress, plaisir pur, ou un peu de tout ça).